En 2003 un projet éolien est né de l’initiative d’un groupe de citoyens de la CUMA des Monts de Rilhac-Lastours qui souhaitaient produire leur propre électricité d’origine renouvelable. Après avoir étudié les différentes possibilités, ils se sont tournés vers le grand éolien. L’objectif était à la fois environnemental avec la production d’électricité propre et renouvelables, et socio-économique avec une forte contribution au développement du territoire et la création d’un nouveau revenu pour les investisseurs. Le projet a été porté par la CUMA de son lancement jusqu’à la création des sociétés, en 2009.

La Campagne de mesures du vent

La recherche de sites éoliens a commencé au Printemps 2004. Le conseiller agricole de la Chambre d’Agriculture de la Haute Vienne, les chercheurs de l’Université de Limoges et les agriculteurs locaux ont travaillé ensemble pour trouver des endroits adéquats. Finalement, deux sites ont été retenus :

• Les Combes (Commune de Rilhac-Lastours)
• Gratoulet (Commune de Saint Priest Ligoure)

Grâce au soutien financier de l’ADEME, du Conseil Régional Limousin et d’EDF, deux mats de mesure de 50m sont installés en Janvier 2005 par la société locale ENCIS Wind, et donnent une vitesse de vent de 6m/s à Rilhac-Lastours et 5m/s à Saint-Priest-Ligoure. C’est donc tout naturellement le site de Rilhac-Lastours qui est sélectionné. Le mât de mesure de Gratoulet est démonté après quelques mois de mesures, celui des Combes est conservé afin de pouvoir estimer avec précision le potentiel éolien du site.

Installation du mât de mesure des Combes

Potentiel éolien du site

La campagne s’est déroulée de Février 2005 à Février 2008 avec une disponibilité globale du matériel de 98,71%. Les données mesurées correspondant à des hauteurs plus faibles que celle du moyen du futur aérogénérateur, elles ont dû être extrapolées à la hauteur correspondante, donnant une valeur moyenne de 6,62m.s-1. L’orientation est également analysée afin d’optimiser l’implantation de la machine. La densité de l’air a été calculée a partir des données récoltées par la station météo la plus proche. Les données relevées lors de la campagne de mesure servent ensuite à prévoir la vitesse et l’orientation du vent sur le long terme. Comme l’éolienne doit tourner pendant au moins 20 ans, il faut s’assurer que les trois années de mesures sont bien représentatives de la vitesse moyenne du vent sur le site étudié. Pour cela, les données d’une station météo proche sont utilisées et le calcul de différents coefficients permet de déterminer si la période de mesure est représentative du site et sinon, le facteur de correction à appliquer. L’étude montre que notre période de mesures a été moins ventée de l’ordre de 1,44%.

Une fois les prédictions de vent réalisées, il faut calculer le productible à partir de la topographie du site, des données d’orientation, la vitesse du vent déterminées sur le long terme, et la courbe de puissance de l’éolienne. Ce calcul est réalisé par des logiciels spécialisés qui permettent de modéliser le site et donne le productible qui peut être attendu.

Plusieurs incertitudes peuvent influencer ce résultat, au niveau des capteurs, de la corrélation et l’extrapolation des valeurs, de la modélisation du terrain, des courbes de puissance de l’éolienne. Cela permet de calculer deux nouveaux productibles, le P75 et le P90 qui sont les puissances éoliennes moyennes dont la probabilité de dépassement sont respectivement 75% et 90%. Les résultats trouvés sont représentés dans le tableau ci-dessous :

Calcul des différents productibles
Source : ENCIS Energies Vertes

Pour tous les calculs de rentabilités, nous nous sommes basés sur le cas le plus défavorable, le P90, afin de limiter les risques. C’est ce chiffre qui est regardé et analysé par les partenaires financiers avant de statuer sur la participation ou non à l’investissement et qui permet d’assurer que le projet sera rentable même si la production est beaucoup plus basse que ce qui pouvait être attendu. Les résultats présentés dans le tableau ci-dessous ont été étudiés et corrigés par la suite par lors d’un audit exigé par les banques.

Déroulement du projet